LE SYNDICAT NATIONAL DU POMPAGE DU BÉTON A 20 ANS
De l’audace il en a fallu en 2003 quand il s’est agi de réunir une profession volontiers frondeuse et dont les chefs d’entreprises cultivaient l’individualisme n’a pas manqué de rappeler le président du Syndicat, Antonio Agostinho.
20 ANS D’AUDACE ET DE TRAVAIL
Ces traits de caractère étaient d’autant plus excusables, que la profession était encore jeune et que la plupart des entreprises étaient des créations de patrons souvent très investis dans la gestion de leurs affaires, quand ils n’étaient pas pompistes eux-mêmes.
Pomper du béton n’était pas en 2003, une idée neuve en soi ; se réunir dans un syndicat professionnel pour travailler ensemble à améliorer les conditions de livraison du béton à la pompe et faire croître le taux de pénétration du pompage par rapport aux mètres cubes de BPE produits en France, en revanche pour nous c’était très innovant.
La première chose à faire, était de rencontrer les futurs adhérents pour les convaincre de rejoindre le SNPB.
Pour cela, il a été fait appel à Daniel Martinez, jeune retraité au passé de « pompiste » indiscutable. Il a alors pris son bâton de pèlerin pour fin 2004, après une première année d’existence, avoir fait adhérer les 15 premières entreprises de pompage au jeune syndicat.
Mais son action et celle des membres du Conseil d’administration ne s’est pas arrêtée là, puisque fin 2004, les bases de nos actions étaient déjà jetées et les axes de travail clairement identifiés ; le SNPB travaillerait sur la sécurité, la formation et la promotion du pompage du béton.
LA SÉCURITÉ, C’EST L’ADN DU SNPB.
Quand nous avons créé le SNPB, nous étions confrontés à un défi, celui de réduire le nombre des accidents par électrisation et surtout d’en prévenir les risques. Nous avions vécu trop d’accidents, au point que les Pouvoirs Publics s’en sont émus et nous ont demandé de leurs proposer un plan d’actions.
Notre réponse n’a pas tardé, puisque dès 2004, un Groupe de Travail a conçu un « Guide de Prévention des risques sur pompe à béton » couvrant les domaines de l’hygiène, de la santé et de la sécurité.
En fonction des principes généraux de prévention et des règles applicables aux équipements de travail, ce guide avait été conçu pour aider les chefs d’entreprises et, surtout les utilisateurs de pompes à béton à mettre en œuvre les mesures de prévention les mieux adaptées, en tenant compte des possibilités techniques et des expériences vécues dans la profession. Chaque fois que cela était possible, des exemples ou des illustrations venaient compléter les mesures de prévention préconisées. Ce guide a été tiré à 2000 exemplaires au cours du premier trimestre 2005 et diffusé auprès des Adhérents du SNBPE et du SNPB.
Parallèlement, la préconisation faite par certaines CNAM de détecteurs de lignes, a fait partie des réponses apportées aux risques électriques, et cela a conduit le SNPB à se rapprocher des constructeurs de pompes à béton pour que les détecteurs soient prévus sur les machines neuves à leur livraison. Cette demande ne leur étant faite qu’en France, ils s’y refuseront ce qui conduira le SNPB a recommander la pose en seconde monte de détecteurs de lignes qu’il considère comme étant une aide importante à la prévention du risque électrique.
Retenons qu’en matière de sécurité, le rôle du syndicat a toujours été d’identifier les risques, de travailler à des recommandations pour les anticiper et les éviter et d’en informer tout autant les entreprises de pompages, que leurs partenaires du BPE de même que nos clients finaux que sont les entreprises de mise en œuvre.
Et c’est donc très logiquement qu’en 2023, le SNPB signera demain au cours de son Assemblée générale une charte nationale avec ENEDIS, RTE et OPPBTP ; cette charte aura pour objectif de partager des informations et de construire des outils de communication tant au niveau national, que régional en les partageant avec les collèges ou local en proposant aux entreprises qui le souhaiteront, des actions de sensibilisation à la prévention des risques électriques.
N’oublions jamais que tout ce que nous mettons en place, n’empêchera jamais un accident, mais sera l’ultime rempart pour le prévenir. Ensuite tout repose sur le comportement et la responsabilité de tous les acteurs, à commencer par celui de nos salariés, d’où l’importance que nous avons donnée à la formation et aux certifications.
LA FORMATION ET LES CERTIFICATIONS SE SONT LES TRACEURS DE NOTRE PROFESSION
Agir pour améliorer les comportements et vérifier que les efforts ne se relâchent pas dans le temps, voilà la traçabilité que nous avons voulu mettre en place. Toujours en 2004, le SNPB créait un Groupe de Travail Formation avec pour objectif de mettre en place des stages de formation destinés techniciens de pompes à béton peu expérimentés et aux conducteurs plus expérimentés nécessitant une mise à jour de leurs connaissances, de sorte qu’à l’issue de chaque session d’une durée de deux jours les participants soient capables de contrôler l’état des matériels et des équipements avant le départ sur chantier, de repérer les risques liés à un chantier et y remédier le cas échéant, d’implanter le matériel et d’assurer un contrôle permanent des conditions de stabilité, de réaliser les opérations de pompage en sécurité et dans les règles de l’art ainsi de réaliser le nettoyage des matériels et les opérations de fin de chantier.
Le SNPB a alors confié l’organisation de ces stages de formation à CEFICEM après en avoir avec lui rédigé le référentiel.
Une fois ce référentiel mis en place, nous avons identifié la nécessité d’en assurer un usage de qualité par des formateurs compétents, d’où le lancement, il y a près de 14 ans, avec l’AFNOR de la certification de compétence des formateurs de techniciens de pompes à béton. Aujourd’hui cette certification se poursuit avec plusieurs dizaines de certifiés.
Pour compléter ces dispositifs et parce que nous avons voulu sous la forme de prérequis à toutes les nouvelles adhésions, nous nous sommes inquiétés de savoir si elles étaient respectées dans le temps par nos adhérents.
N’ayant syndicalement aucune légitimité à le faire, nous avons lancé en 2022 avec l’AFNOR, une certification d’entreprise de type AFAQ dont l’objectif est de vérifier au niveau 1 de la certification que les équipements et les formations justifiés par l’entreprise au moment de son adhésion sont respectés dans le temps et au-delà lui proposer un outil de management pour ces équipes et par conséquent engager l’entreprise sur un chemin de progrès.
Pour terminer cette rétrospective, je voudrais en venir à notre représentativité ; en 2007, le SNPB regroupait 67 adhérents et en 2011, il en comptait déjà 100. Aujourd’hui, nous sommes 112 ; cela ne veut pas dire que nous croissons peu, mais que des entreprises se sont regroupées et que d’autres ont disparu ou ont démissionné. Cela étant dit nous représentons à peu près 80% de la profession et pompons plus de 30% du BPE produit en France, avec des disparités régionales ; il est plus pompé de béton dans le Sud-est qu’en Bretagne par exemple.
20 ANS DE PERSPECTIVES POUR UNE ACTIVITÉ EN PLEIN ESSOR
La promotion et la prescription, c’est le soutien au développement des adhérents a rappelé Jean-Marie Modica.
Au-delà d’être une solution de livraison du béton, qui nécessite de prendre un certain nombre de précautions, le pompage du béton présente de nombreux atouts en termes de rapidité de livraison, de résolution de contraintes techniques comme celle des ferraillages complexes et d’économie pour l’entreprise de mise en œuvre qui peut utiliser sa grue ou dédier ses équipes à d’autres tâches.
En fait La technique du pompage du béton n’est ni plus, ni moins que la seule alternative industrielle pour la mise en œuvre du béton.
C’est aussi en 2010 que le chantier de la promotion a été ouvert par le syndicat et a abouti concrètement à plusieurs actions qui au départ ont reposé sur une étude économique visant à mesurer les facteurs temps et coûts de mise en œuvre du béton de la brouette à la pompe en passant par la goulotte et la grue.
En tout premier lieu, je voudrais insister sur le véritable succès qu’a été la formation des commerciaux du BPE au pompage du béton.
Les sessions de formation se sont déroulées dans toute la France ; 51 sessions, ont réuni 596 stagiaires en 2010 / 2011 ; merci à la Commission Promotion du SNPB, qui s’est beaucoup investie dans ce projet, merci également au Comité Directeur du SNBPE, sans le volontarisme duquel ce cycle de formation n’aurait tout simplement pas existé.
Je voudrais souligner que toujours en 2010, le SNPB a mis en place une nouvelle charte graphique, et que la plaquette de présentation du SNPB et une nouvelle plaquette de promotion du pompage ont été créées. Ce grand chantier a occupé toute une année la Commission Promotion qui en plus de l’étude économique dont elle a analysé les résultats, s’est fait accompagner par un conseil en marketing / communication afin de bénéficier d’un regard extérieur tant sur les atouts du pompage que sa perception par le marché, et je me souviens que pour ce faire un certain nombre d’interviews avaient été menées.
Ce dispositif a été finalement été complété par un diaporama intégrant notre première vidéo de promotion : ce sera un outil très utile pour les Délégués Régionaux du SNBPE qui désormais consacrent une partie de leur temps aux actions de terrain du SNPB.
Et puis je voudrais aussi revenir sur un document très structurant pour notre profession et celle des producteurs de BPE, la charte portant sur le pompage du béton prêt à l’emploi livré par une unité de production de BPE qui a pour objet de fixer un cadre général minimal aux relations entre le producteur de béton prêt à l’emploi, et l’entreprise de pompage de béton et ce pour optimiser les moyens de livraison du béton à la pompe ; en termes claires il s’agit que les deux professions partagent le maximum de bonnes pratiques. Signée pour la première fois en 2014, cette charte a été resignée en 2018 puis en 2022.
Depuis 20 ans, nos outils de promotion et de communication n’ont cessé d’évoluer avec les mises à jour régulières de notre guide de prescription et la diffusion d’une vidéo de présentation du pompage utilisant largement des images 3D, une modernité qui illustre bien celle de notre profession.
APRÈS AVOIR REGARDÉ DANS LE RÉTROVISEUR PROJETONS-NOUS VERS L’AVENIR.
Le pompage de demain ce sera une livraison toujours plus respectueuse de l’environnement ; le 0 déchets sera bientôt la règle sur les chantiers ; nous le savons bien, machine de livraison, en aucun cas la pompe ne doit transporter sur la chaussée du béton dans sa trémie ; pas davantage, le béton ne doit rester sur le chantier : la solution du “big bag” dont le syndicat a fait la promotion, devra s’imposer.
Ce seront aussi des machines, qui décarboneront leur motorisation pour répondre aux exigences de lutte contre les gaz à effet de serre, mais aussi pour être plus silencieuses et donc mieux acceptées par les riverains des chantiers souvent urbains, pour lesquels nous opérons.
A quand les premiers générateurs d’électricité sur chantiers auxquels nos machines pourront se brancher ?
Le pompage de demain ce sera une livraison qui optimisera non seulement la sécurité des techniciens de pompe à béton, mais qui améliorera aussi la maniabilité des machines et plus particulièrement des tuyaux ou rallonges dont le poids devra se réduire.
Enfin, le pompage de demain, ce sera passer dans nos flèches et rallonges des bétons de moins en moins carboné produit à base de matériaux tout ou partie recyclés, il faudra savoir répondre à une livraison du BPE qui s’adaptera aux évolutions des solutions constructives des ouvrages en béton qui se feront au gré des performances CO2 attendues par les prescripteurs, alors les volumes de béton pompés en France ne manqueront pas d’augmenter.
Si le pompage du béton est apparu en France au début des années 1960. Il s’adapte aujourd’hui à toutes les tailles d’ouvrage : des chantiers de construction de logements collectifs et de maisons individuelles, qui requièrent le coulage du béton à la pompe pour les fondations, les planchers ou bien encore les murs, aux chantiers d’envergure (TGV, métro, autoroutes, ponts, tunnels, etc.), nécessitant un cadençage précis et élevé.
Le pompage du béton est une solution particulièrement adaptée à la rénovation et à la surélévation d’immeubles, notamment en cas d’accès difficile en milieu urbain et nous sommes et serons demain encore davantage au cœur des problématiques de la construction en France qui devra se poursuivre tout en limitant l’artificialisation des sols et donc en construisant la ville sur et sous la ville.
Nous restons convaincus que le pompage du béton est une solution inscrite dans son temps et pour de nombreuses années. Grace aux professionnels qui composent notre syndicat le pompage du béton continuera longtemps à accompagner les chantiers en sachant répondre aux besoins de demain : Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), site propre, respect de l’environnement, optimisation des coûts… toujours plus
hauts, toujours plus loin !
Dans 20 ans le pompage du béton sera incontournable !
LE SNPB AUX AVANT POSTES DE LA PRÉVENTION
Le pompage du béton est une technique unique et industrielle dédiée à la livraison du béton prêt à l’emploi (BPE). Ce procédé consiste à livrer le béton par l’intermédiaire d’une tuyauterie, permettant de s’adapter à la configuration et l’accessibilité, même difficile, des différents chantiers.
Lors du pompage du béton, des situations à risques peuvent être recensées, notamment à proximité des lignes électriques ; les flèches de pompage – qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres – pouvant entrer en collision avec celles-ci.
Si les accidents sont rares, le SNPB s’est structuré depuis sa création en 2003, autour d’une idée forte : le développement de l’activité en France passe par une nécessaire sensibilisation à la prévention des risques, notamment électriques.
UNE COOPÉRATION RENFORCÉE POUR UNE MEILLEURE PRÉVENTION
La convention de coopération, signée le 17 novembre 2023, par le SNPB, l’OPPBTP, RTE et Enedis, affiche la volonté commune des signataires de renforcer leur coopération afin de continuer à prévenir les risques liés aux réseaux électriques lors d’interventions à proximité des ouvrages de distribution ou de transport (liaison électrique, support, coffret, poste, etc…).
LES PARTENAIRES S’ENGAGENT AINSI À :
- sensibiliser et informer le SNPB et ses adhérents à la sécurité électrique en apportant tous les renseignements nécessaires à la prévention des risques liés au travail à proximité d’ouvrages de distribution et de transport d’électricité dans l’exercice de leur profession, notamment par le biais des ressources mises à disposition par l’OPPBTP,
- mener des actions de sensibilisation au risque électrique via des articles dans les publications professionnelles ou l’animation de réunions d’information et de formation en région
- capitaliser sur les retours d’expérience et le partage d’informations concernant les accidents et les événements à haut potentiel de gravité, dans l’objectif de les porter à connaissance de tous pour une meilleure assimilation des risques encourus et des dommages potentiels
RTE ET ENEDIS S’ENGAGENT PLUS PARTICULIÈREMENT À :
- mettre à disposition, gratuitement, l’ensemble de leur cartographie en Open Data permettant aux entreprises adhérentes au SNPB de l’utiliser dans le cadre de leur préparation de chantier
DE COOPÉRATION POUR PRÉVENIR LES RISQUES LIÉS AUX RÉSEAUX ÉLECTRIQUES
« Ligne Alerte », permettre aux adhérents d’utiliser l’application pour localiser les lignes électriques aériennes à proximité, à partir d’un smartphone ayant la fonction géolocalisation activée. Le SNPB quant à lui s’engage à en faire la promotion pour aider les intervenants à prendre en compte la présence d’une ligne électrique à proximité.
Cette convention, renouvelable, d’une durée de trois ans, s’inscrit dans l’objectif des quatre partenaires de poursuivre leurs efforts communs en matière de prévention sécurité.