Transport et pompage
Les enjeux du transport du béton prêt à l’emploi sont d’éviter tout risque de ségrégation et d’assurer la protection de béton pour empêcher l’évaporation de l’eau ou le délavage par temps de pluie.
Le temps cumulé de transport, déchargement et mise en œuvre du béton est de 1h30 maximum, modulable en fonction des conditions climatiques. Le risque est en particulier une diminution de la maniabilité du béton, limitable grâce à l’emploi de retardateurs de prise et de plastifiants.
Livraison de béton sur chantier
Quelques principes élémentaires durant la livraison sur chantier sont à respecter afin de ne pas modifier les caractéristiques du béton :
- Éviter les chocs ou manœuvres brutales qui peuvent entraîner la séparation des constituants du béton (ségrégation) due aux densités différentes des constituants ;
- Adapter le temps de transport et d’attente sur chantier au temps de début de prise du béton afin de ne pas entraîner une perte d’ouvrabilité, voire un début de prise du béton, surtout par temps chaud ; l’emploi d’un retardateur de prise permet de compenser ce phénomène ;
- Protéger le béton contre le gel, par temps froid en utilisant un accélérateur de prise ;
- Nettoyer régulièrement le matériel utilisé pour le transport pour éviter tout risque de pollution (déchets végétaux ou organiques, restes de béton…) ;
- Effectuer les essais de contrôle des caractéristiques du béton au point de livraison, juste avant son coulage.
Approvisionnement du chantier
Le transport du béton frais jusqu’au lieu de coulage fait appel à des matériels très différents, selon la distance à parcourir.
Le béton est généralement transporté entre le lieu de fabrication et le chantier par des camions-malaxeurs qui assurent le maintien de l’homogénéité du béton pendant le transport. Ces camions sont équipés d’une cuve rotative d’une capacité de 4 à 10 m3, d’où leur surnom de « toupie ». L’axe de la cuve est incliné et comporte une pale solidaire en forme de vis ; la rotation permet soit de maintenir l’homogénéité et d’éviter tout risque de ségrégation, soit, dans l’autre sens, de vidanger la portée de béton. Cette rotation (1 à 2 tours/mn) est indispensable pendant le transport.
Les ajouts d’eau pendant le transport et à l’arrivée sur le chantier sont strictement interdits.
Une fois le camion arrivé sur chantier, on utilise différentes techniques suivant les possibilités d’accès au coffrage : goulottes, bennes, tapis ou pompes à béton.
Transport par benne, goulotte, tapis
Le déchargement du béton sur le chantier se fait par une goulotte, après inversion du sens de rotation de la cuve. Des tubes emboîtés permettent de prolonger le rayon d’action de la goulotte jusqu’à 4 à 5 m en contrebas (pente suffisante nécessaire). Au-delà, des tapis transporteurs (ou un convoyeur composé de plusieurs bras hydrauliques articulés) équipent les camions-malaxeurs et permettent de décharger le béton jusqu’à 10 m du camion, et sur des hauteurs allant de 5 à 6 m.
Sur chantier, le matériel le plus utilisé pour le transport du béton jusqu’au point de coulage est la benne à béton (capacité de 0,5 à plusieurs m3), levée et déplacée à l’aide d’une grue. Elle est remplie par le haut et vidée en partie basse par ouverture mécanique ou pneumatique d’une trappe. La commande d’ouverture se fait à distance.
La partie inférieure de la benne est souvent munie d’un manchon qui permet de diriger le coulage gravitaire du béton et de limiter la hauteur de chute (1 m maximum), génératrice de phénomènes de ségrégation. La vidange de la benne doit être progressive en veillant à répartir le béton dans le coffrage avec un point de déversement situé en amont du déversement. Le manchon ou le tube plongeur doivent permettre de déverser le béton au fond du coffrage puis de remonter progressivement au fur et à mesure du coulage.
Pompage du béton
Le pompage du béton est une technique qui se développe car il permet une grande productivité, la limitation du temps d’attente avant la mise en œuvre du béton, l’approvisionnement sur des sites difficiles d’accès et la mise en place de quantités importantes en une seule coulée.
Le camion-pompe équipé de flèches allant jusqu’à 60 m peut envoyer le béton directement de la toupie au lieu de coulage.
Le pompage et la mise en place du matériel nécessaire sont souvent associés à la fourniture du béton prêt à l’emploi. En effet, la gestion de la rotation des camions-malaxeurs permet de diminuer les temps d’attente sur chantier.
Le parc Français est estimé à environ 1 200 pompes à béton.