Béton biosourcé
Le béton biosourcé, une innovation notable dans le domaine de la construction, révolutionne l’approche traditionnelle du matériau. Contrairement au béton conventionnel, ce matériau novateur intègre des composants d’origine biologique, favorisant ainsi une empreinte carbone réduite. En incorporant des éléments tels que des granulats végétaux, des fibres naturelles ou des liants écologiques, le béton biosourcé s’inscrit dans une démarche durable et respectueuse de l’environnement. Cette évolution technologique offre une alternative éco-responsable, conciliant performance structurelle et préservation de la nature. À l’heure où la construction durable devient cruciale, le béton biosourcé émerge comme une solution prometteuse pour la préservation de la planète.
Qu’est-ce qu’un béton biosourcé ?
Le béton biosourcé, également appelé « béton végétal », est un béton fabriqué à partir de granulats issus de la biomasse d’origine végétale (fibres de bois, chènevotte de chanvre, miscanthus, le lin, liège, colza…). Cette biomasse peut se substituer pour tout ou partie aux granulats minéraux dans la formulation du béton. Ce type de béton peut également intégrer des liants minéraux tels que la terre, le ciment, la chaux…
Utilisé aussi bien en construction neuve qu’en rénovation, il s’inscrit dans une stratégie de réponse aux enjeux du changement climatique, de protection et de valorisation de l’environnement.
Composants du béton biosourcé
Le béton biosourcé se distingue par l’utilisation de granulats non minéraux, offrant ainsi une alternative écologique aux matériaux traditionnels. Voici quelques exemples de granulats non minéraux qu’il est possible d’utiliser pour produire du béton biosourcé :
- Les granulats végétaux issus de matières organiques d’origine végétale comme la paille, le bois haché, les coques de noix de coco, etc.
- Les granulats issus de déchets agricoles tels que les balles de riz, les coques de céréales, les tiges de canne à sucre, etc.
- Les granulats provenant de déchets industriels comme les fibres de cellulose recyclée, les déchets de textiles naturels, etc.
- Les granulats à base de matériaux composites comme le mélange de différentes fibres naturelles telles que le chanvre, le lin, le jute, etc.
- Les granulats d’origine animale tels que les coquilles d’huîtres, les coquilles d’œufs, etc.
L’utilisation de ces granulats non minéraux, la plupart du temps locaux, dans la composition du béton biosourcé contribue à réduire l’empreinte carbone tout en favorisant la durabilité et la biodégradabilité du matériau. Cependant, le choix des granulats dépend des exigences spécifiques du projet et des normes de construction locales.
Caractéristiques et avantages techniques du béton biosourcé
Le béton biosourcé se distingue par sa composition innovante, intégrant divers éléments d’origine naturelle. A titre d’exemples, des granulats issus du végétal, tels que la paille ou le bois, confèrent au matériau une résistance structurelle tout en réduisant son empreinte carbone. Les fibres naturelles, issues de plantes comme le chanvre ou le lin, renforcent la cohésion et la flexibilité du béton. Les liants écologiques, comme ceux à base de cendres volantes issues de la combustion du charbon, remplacent le ciment traditionnel. La diversité des ingrédients possibles permet d’ajuster la résistance, la flexibilité et la durabilité du béton biosourcé, offrant une parfaite adaptabilité aux besoins spécifiques de chaque projet.
Propriétés environnementales
Le béton biosourcé s’impose comme une solution durable, promouvant une construction respectueuse de l’environnement. En intégrant des composants naturels, ce matériau réduit significativement son empreinte carbone, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique. De plus, les liants écologiques contribuent à réduire les émissions de CO2 associées à la production de ciment.
Propriétés techniques
Issu de l’ingénierie écologique, ce béton novateur présente également des avantages techniques notables. Sa légèreté facilite la manutention et la mise en œuvre, tout en offrant d’excellentes propriétés d’isolation thermique. Sur le plan acoustique, il contribue au confort intérieur par une absorption significative du son, tout en remplissant une fonction d’isolant lorsqu’associé avec des enduits. De nature poreuse et hygroscopique, le béton biosourcé présente des propriétés hygrothermiques particulièrement intéressantes et constitue un excellent régulateur hydrique. Par ailleurs, la présence de fibres naturelles dans sa composition renforce la résistance aux fissures, améliorant ainsi la durabilité du matériau.
Cadre normatif et réglementaire
Il n’existe à date aucune norme relative aux bétons biosourcés. Néanmoins, le programme NG2B (Normalisation des Granulats pour Bétons Biosourcés), lancé en 2021, travaille à l’élaboration d’un cadre normatif pour les granulats végétaux utilisés dans les mortiers et bétons biosourcés.
Les bétons biosourcés et éléments préfabriqués sont aujourd’hui pour la plupart encadrés par les Appréciations Techniques d’Expérimentation (ATEx) et des avis techniques (ATec), à l’exception des bétons de chanvre, qui sont eux soumis aux règles professionnelles sur liste verte de la Commission Prévention Produits mis en œuvre (dite C2P). Il existe également la labellisation « produit biosourcé » pour les éléments préfabriqués en béton de bois.
Applications du béton biosourcé
Les bétons biosourcés sont aujourd’hui principalement utilisés pour des applications non-structurelles (réalisations de blocs isolants, d’enduits, d’éléments de coffrages…). Néanmoins, de nombreux travaux de recherche sont en cours pour étendre les applications de ce type de béton végétal. À titre d’exemple, une offre de blocs porteurs de béton agrosourcés a été mise au point.
Quel avenir pour le béton biosourcé ?
L’avenir du béton biosourcé s’annonce prometteur, avec une orientation croissante vers des solutions de construction durables et respectueuses de l’environnement. Plusieurs pistes de recherche émergent pour perfectionner et élargir l’utilisation du béton biosourcé :
- L’optimisation des mélanges : les recherches se concentrent sur l’identification des combinaisons idéales de composants biosourcés pour améliorer la résistance, la durabilité et la performance globale du matériau.
- Le développement de nouveaux liants : la quête de liants alternatifs au ciment traditionnel se poursuit, avec l’exploration de matériaux novateurs comme les géopolymères, les liants à base d’algues ou de champignons, visant à réduire davantage l’empreinte carbone.
- L’analyse du cycle de vie : les chercheurs se penchent sur une évaluation plus approfondie de l’impact environnemental du béton biosourcé sur l’ensemble de son cycle de vie, de la production à la démolition, afin d’affiner les avantages environnementaux du matériau.
- Les technologies de fabrication avancées : l’intégration de technologies telles que l’impression 3D, la préfabrication et d’autres méthodes novatrices offre des perspectives pour la production efficace et personnalisée de structures en béton biosourcé.
- Les normes et réglementations : le développement de normes et de réglementations spécifiques encourage la généralisation de l’utilisation du béton biosourcé dans l’industrie de la construction, assurant ainsi sa conformité et sa qualité (normes ISO, normes européennes, certifications HQE, BREEAM, LEED, …)
Ces pistes de recherche illustrent l’engagement continu envers le développement du béton biosourcé, offrant des solutions toujours plus performantes et durables pour répondre aux défis environnementaux actuels. L’adoption croissante de ces avancées devrait positionner le béton biosourcé au cœur de la construction durable dans les années à venir.